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30 mars 2006 4 30 /03 /mars /2006 20:08

Le plus grand film d'action de tous les temps ? En tout cas, le plus frénétique et le plus barge dans sa démesure. John Woo impose un credo jusqu'au boutiste (le titre original, Hard Boiled, est sans équivoque) et pousse le principe de suspension d'incrédulité dans ses derniers retranchements.

Ne cherchez pas de scénario béton cuisiné aux petits oignons, ce dernier n'est qu'un prétexte, une rampe de lancement au service d'un déluge furieux de violence stylisée, de gunfights hyper-chorégraphiés et ultra-sanglants : la scène d'ouverture dans la maison de thé relève du jamais vu, que ce soit dans les choix des angles de caméra, les travellings, le positionnement des personnages, leur interaction avec le décor (voir comment Chow Yun-Fat se farcit deux gaillards en glissant sur la rambarde d'un escalier : Woo trouve le moyen d'exploser un concept déjà vu dans A Better Tomorrow 2) ou bien encore la durée (une bobine entière) : une référence instantanée. L'arrivée surprise de Tequila dans l'entrepôt et le combat aux flingues qui s'ensuit est un petit bijou proposant lui aussi son lot de révolutions visuelles (où des carcasses de voitures font office de gilets pare-balles géants par exemple...). Le dénouement dans l'hôpital (endroit clos pour une prise d'otages musclée qui n'est pas sans rappeler Die Hard et son Nakatomi Plaza, "l'autre film monument" du genre) est hallucinant d'audace et de barbarie : il faut voir le plan-séquence (quelques trois minutes) conçu tel un Beat them all avec progression des personnages face à une multitude d'ennemis à abattre, ou bien John Woo qui mêle un nourrisson à une scène d'action bien sanguinolante (n'avait-il pas fait de même dans The Killer avec une gamine ?)...

Comme toujours, Chow Yun-Fat déborde de charisme (et ne recharge jamais son gun), Philip Kwok réalise des cascades suicidaires (ce mec est mentalement atteint, y'a pas d'autres explications), le bad guy (Anthony Wong) est complètement taré, Tony Leung Chiu-Wai est aussi à l'aise dans les scènes physiques que dans le dramatique... John Woo n'oublie pas non plus d'aborder des thèmes qui lui sont chers (amitié, sacrifice, rédemption), thèmes mis en valeur par un script finalement pas si creux que ça, dépouillé et lavé de toute compromission... enfin presque : le personnage joué par Tony Leung devait être à la base un dangereux psychopathe s'adonnant à un massacre en règle des nouveaux-nés dans la dernière partie du métrage, un aspect du personnage qui sera mis à l'écart pour ne pas nuire à l'image de l'acteur...

Etonnament occidental à bien des égards (caractérisations des personnages, couleurs métalliques à profusion, ambiance délicieusement jazzy... John Woo allait tout juste entamer sa carrière hollywoodienne), déjà mythique à sa sortie en 1992, A Toute Epreuve est un chef-d'oeuvre pictural qui inspire le respect. A genoux tout le monde !



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commentaires

C
Hola, on est atterie avec interet sur ce site web a l'occasion d une visite sur bing. Il m'a pas menti c intéressant ! :) Kiss... Paloma
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